Communiqué de presse / Press Release

EPFL / Unniversity of Witwatersrand / SFNDT / SGN-SSN / AFRAN

Une Alliance pour la Mise en Place de Solutions Innovantes face aux Inégalités d’Accès à la Dialyse

 

Lausanne, 15 novembre 2021 – Pour sauver une personne souffrant d’insuffisance rénale aiguë, une ou deux séances de dialyse suffisent. Pourtant, une revue de 2016 du journal Lancet Global Health a estimé qu’en Afrique sub-Saharienne, 86% des adultes et 73% des enfants ayant besoin de dialyse ne survivaient pas par manque d’accès à ce traitement. 1

 

Le besoin urgent d’accès au traitement par dialyse dans les pays à revenu faible et intermédiaire (PFR-PRI) a motivé la création d’une alliance interdisciplinaire et internationale qui rassemble des experts d’organisations clés. Le Centre EssentialTech de l’Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne (EPFL), l’Association Africaine de Néphrologie (AFRAN), la Société Francophone de Néphrologie, Dialyse et Transplantation (SFNDT), la Société Suisse de Néphrologie (SSN) et l’Université de Witwatersrand (WITS) à Johannesburg ont formé l’Alliance RENal care for ALL (Ren’All Care).

 

Les parties ont signé une déclaration commune d’intention dans le but de consolider et d’accélérer le développement de solutions innovantes pour le traitement par dialyse de l’insuffisance rénale chronique et aiguë. L’inégalité citée dans la déclaration de l’accès aux soins liés à l’insuffisance rénale chronique ou aiguë entre les PFR-PRI et les pays à revenu élevé est choquante : 80% des patients recevant une thérapie de remplacement rénal vivent dans les régions à revenu élevé, alors qu’ils ne représentent que 12% de la population mondiale. De plus, le fardeau sociétal de la mortalité et de la morbidité évitables dues aux maladies rénales dans les PFR-PRI est particulièrement élevé car il affecte une partie très jeune de la population (Figure 1).

 

« Cette mission commune est intéressante car nous ciblons un domaine où nous pouvons avoir un impact significatif » rapporte le Prof. Abdou Niang, Président de l’Association Africaine de Néphrologie et Président du groupe de travail sur la dialyse de la Société Internationale de Néphrologie. « En particulier pour l’insuffisance rénale aiguë qui peut être soignée avec quelques sessions de dialyse, comme c’est le cas dans les pays occidentaux. Cependant en Afrique sub-Saharienne et spécifiquement dans les zones rurales, ces soins ne sont pas disponibles (Figure 2). Si nous apportons une technologie appropriée et la formation nécessaire aux centres de santé communautaires, nous pourrons sauver d’innombrables enfants et adultes en quelques jours voire quelques heures et ceux-ci pourront ensuite poursuivre une vie normale ».

 

L’Alliance a identifié plusieurs facteurs liés à ce manque d’accès au traitement par dialyse : une capacité limitée dû au manque d’équipements de dialyse, en particulier dans les zones rurales, le coût élevé et la complexité de la dialyse, le manque de formation spécialisée au sein du personnel de santé, la nécessité d’un suivi et les risques d’infection sévère chez les patients dialysés, ainsi que l’absence de registres sur les maladies rénales.

 

La création de l’Alliance et la signature d’une déclaration commune d’intention marquent le lancement d’un plan d’action en deux phases. Lors de la première phase, l’alliance procédera à une analyse approfondie des techniques de dialyse existantes dans les PFR-PRI afin de déterminer les barrières et les obstacles présents dans ces contextes.

 

« En obtenant une vision plus claire de la situation, nous serons plus à même de déterminer au mieux notre plan d’action en termes de concepts innovants, » explique le Dr. Klaus Schönenberger, Directeur du Centre EssentialTech. « Grâce à notre expertise combinée, nous sommes bien placés pour développer et mettre en œuvre une solution technologique efficace. Cela signifie entre autres une solution robuste, facile d’utilisation, viable économiquement, financièrement accessible et respectueuse de l’environnement. Ces caractéristiques sont toutes essentielles pour générer un impact durable. »

 

Au cours de la deuxième phase, les équipes travailleront sur la faisabilité, le développement et la mise en œuvre des concepts innovants définis lors de la première phase du plan d’action. Ces activités seront également complétées par des actions de renforcement de compétences et de formations du personnel de santé, de soutien à l’élaboration de standards et de directives épidémiologiques, et de promotion auprès de l’OMS et d’autres organisations d’aide internationale.

 

« Afin de garantir le succès de notre projet, il était important de nous réunir au sein d’une Alliance et de nous engager officiellement par la signature d’une déclaration commune d’intention, » rapporte le Prof. Rudolf Wüthrich, Président de la Société Suisse de Néphrologie. « Notre processus couvre les trois piliers clés que sont l’innovation, la formation et le suivi épidémiologique. Par la réunion d’experts aussi complémentaires, nous garantissons pour toute la durée de cette importante initiative un juste équilibre de compétences dans tous ces domaines, renforçant ainsi son potentiel d’impact et sa pérennité. Nous sommes actuellement à la recherche de soutiens et des ressources nécessaires au lancement de cette ambitieuse initiative. »

 

Pour plus d’informations : 
Dr Emeline Darçot, 
Coordinatrice du projet Ren’All Care 
renallcare@epfl.ch
renallcare.org

 

1Olowu et al. Outcomes of acute kidney injury in children and adults in sub-Saharan Africa: a systematic review, The Lancet 2016.

 

 

Image 1. Rôle et procédure de la dialyse. Les rôles des reins sont de nettoyer le sang de ses toxines et de contrôler l’équilibre de l’organisme en eau. Lorsque les reins sont abimés et qu’ils ne peuvent plus effectuer leur fonction vitale, la transplantation ou la dialyse sont alors utilisées comme thérapie de remplacement rénal. Cette illustration montre la complexité d’un système d’hémodialyse, une des méthodes de dialyse qui permet de nettoyer le sang du patient à l’extérieur de son corps, dans une machine de dialyse. C’est un procédé complexe qui requiert de nombreuses heures.

 

Crédit photo : © Александр Ивасенко - stock.adobe.com

Image 1. Rôle et procédure de la dialyse. Les rôles des reins sont de nettoyer le sang de ses toxines et de contrôler l’équilibre de l’organisme en eau. Lorsque les reins sont abimés et qu’ils ne peuvent plus effectuer leur fonction vitale, la transplantation

Image 2. Une patiente lors d’une séance d’hémodialyse.

Crédit photo : © picsfive - stock.adobe.com

Image 2. Une patiente lors d’une séance d’hémodialyse.

Figure 1. Tendance indicative de la prévalence de l’insuffisance rénale aiguë (IRA) selon l’âge des patients dans les pays à revenu élevé et à revenu faible et intermédiaire. Avec la permission du Prof. Abdou Niang.

Tendance indicative de la prévalence de l’insuffisance rénale aiguë (IRA)

Figure 2. Variabilité de l’accès aux thérapies de remplacement rénal en fonction du revenu. Sont considérés les patients atteints d’une maladie rénale au stade terminal ayant accès à une thérapie de remplacement rénal. Le classement des pays par revenu élevé, intermédiaire ou faible a été établi d’après les groupes de revenu de la Banque Mondiale, d’après la classification des pays de 2017. Figure et données issues du Global Health Kidney Atlas 2019 de la Société Internationale de Néphrologie.

Variabilité de l’accès aux thérapies de remplacement rénal

New Alliance to Innovate Solutions for Equal Access to Lifesaving Dialysis Therapy

 

Lausanne, November 15, 2021 – Just one or two sessions of dialysis is often all it takes to save the life of someone suffering from acute kidney injury. Yet a 2016 review study published in the Lancet Global Health estimated that in sub-Saharan Africa, 86% of adults and 73% of children die when in need of short-term dialysis, due to lack of access. 1

 

The dire need of dialysis therapies in low- and middle-income countries (LMICs) has prompted the creation of an interdisciplinary and international alliance that brings together experts from key organizations. The EssentialTech Centre of the Swiss Federal Institute of Technology (EPFL), the African Association of Nephrology (AFRAN), the Francophone Society of Nephrology, Dialysis and Transplantation (SFNDT), the Swiss Society of Nephrology (SSN), and the University of Witwatersrand, Johannesburg (WITS) have formed the RENal care for ALL Alliance (Ren’All Care).

 

The parties have signed a Joint Declaration of Intent with the express purpose of consolidating and accelerating the development of innovative dialysis solutions for acute and chronic patients. Inequality they cite in the diagnosis and treatment of acute and chronic renal failure in LMICs compared to higher income countries is shocking: 80% of patients receiving renal replacement therapy are in high-income regions that only account for 12% of the global population. Furthermore, the societal burden of preventable morbidity and mortality due to kidney disease in LMICs is particularly high, since it affects a much younger population (Figure 1).

 

“This joint mission is interesting because we are targeting an area where a significant impact is attainable,” says Prof. Abdou Niang, President of the African Association of Nephrology and chair of the International Society of Nephrology (ISN) Dialysis Working group. “Especially in the case of acute kidney disease that can be treated with a few sessions of dialysis, as is the case in Western countries. However in sub-Saharan Africa, especially in rural areas, this is not available (Figure 2). If we bring appropriate technology and training to community health clinics, we will save countless children and adults in hours or days, who can then go on to live normal lives.”.

 

The alliance has identified several contributing factors behind this need: Limited capacity due to lack of dialysis equipment, especially outside of cities; the high cost and complexity of dialysis; lack of specialized training among health workers; necessity of monitoring and risks of severe infection among dialysis patients; and absence of kidney disease registries.

 

The creation of the alliance and signature of the Joint Declaration of Intent marks the start of a two-phase action plan. During the induction phase, the alliance will conduct a comprehensive analysis of existing dialysis techniques in LMICs, determining barriers and obstacles in these contexts.

 

“By gaining a clearer picture of the situation, we will be better positioned to determine our course of action in terms of innovative design concepts,” explains Dr. Klaus Schönenberger, Director of the EssentialTech Centre. “With our combined expertise, we are well-positioned to develop and ultimately implement an effective technology solution. This includes robustness, ease of use, economic viability, affordability and environmental-friendliness, which are all vital to generating a sustainable impact.”

 

During the second phase, teams will investigate feasibility, development and implementation of the innovative concepts defined in the first phase. These activities will be complemented with efforts to strengthen capacity building and training for healthcare professionals; support for epidemiological standards and guidelines; and advocacy with the WHO and other international aid organizations.

 

“To ensure our ultimate success, it was important to come together formally as an alliance and commit to this Joint Declaration of Intent,” says Prof. Rudolf Wüthrich, President of the Swiss Society of Nephrology. “Our process covers the three key pillars of innovation, training and epidemiology. By bringing together such complementary expert partners, we guarantee the right balance of expertise in all these areas for the duration of this important initiative, enhancing its overall potential and sustainability. We are currently seeking the necessary support and resources to enable us to launch this ambitious initiative.”

 

For more information : 
Dr Emeline Darçot, 
Ren’All Care Project Coordinator 
renallcare@epfl.ch
renallcare.org

 

1Olowu et al. Outcomes of acute kidney injury in children and adults in sub-Saharan Africa: a systematic review, The Lancet 2016.

 

 

Image 1. Dialysis role and procedure. Vital roles of kidneys are to clear blood from toxins and control the body water balance. When kidneys are damaged and cannot performed their function anymore, either kidney transplantation or dialysis is used as a replacement therapy. This illustration shows the complex system of hemodialysis, one of the dialysis methods where blood is cleaned outside the patient’s body in the dialysis machine. The process is complex and requires several hours.

 

Photo credit: © Александр Ивасенко - stock.adobe.com

Image 1. Dialysis role and procedure. Vital roles of kidneys are to clear blood from toxins and control the body water balance.

Image 2. Patients under hemodialysis treatment.

Photo credit : © picsfive - stock.adobe.com

Image 2. Patients under hemodialysis treatment.

Figure 1. Indicative trend of acute kidney injury prevalence according to patient’s age in high- and low- and middle-income countries. Courtesy of Pr. Abdou Niang.

Indicative trend of acute kidney injury prevalence according to patient’s age in high- and low- and middle-income countries. Courtesy of Pr. Abdou Niang.

Figure 2. Income-related variability in access to kidney replacement therapy (KRT). Access defined as end stage kidney disease patients receiving KRT. Regional variability depicted by World Bank income groups based on 2017 country classification. From the International Society of Nephrology Global Kidney Health Atlas 2019.

Income-related variability in access to kidney replacement therapy (KRT). Access defined as end stage kidney disease patients receiving KRT